Mes objectifs :

le "bon" avant tout...

Je pense ne surprendre personne en déclarant vouloir produire du Berger de Beauce conforme au standard, et de grande qualité, je pense que c'est un peu le souhait de tout éleveur, ou alors qu'il change de métier... Je constate surtout la séparation, heureusement pas toujours très nette, des Beaucerons en deux types : de travail et de beauté, rares étant les sujets pouvant se distinguer dans les deux catégories à la fois. Or, pour moi, avant d'être un objet d'admiration, le Beauceron reste un chien de berger, et donc de travail. C'est une très longue sélection, conduite par des utilisateurs extrêmement exigeants qui a permit d'obtenir un chien rustique, endurant, solide, attaché à son maître, bref avec toutes les qualités qu'on lui connaît aujourd'hui. Ne continuer la sélection que sur le physique, ce qui se fait dans beaucoup de lignées dites "de beauté", serait l'amputer d'une partie de sa personnalité, et de son histoire. Le Berger de Beauce doit conserver ses qualités d'origine, même si elles sont mises à profit dans d'autres domaines que le troupeau, comme en Ring ou en famille.

La différence fondamentale entre les deux types de lignées réside, à mon avis, essentiellement dans les priorités de sélection. Je m'inspirerai d'un éleveur de Bouvier des Flandres pour expliquer que sur une portée de 8 chiots, une fois sur huit seulement le meilleur chiot (en terme de caractère, tempérament et aptitudes au travail) est aussi le plus beau. Dans les sept autres cas sur huit, il faudra choisir entre le plus beau, le meilleur, et le meilleur compromis des deux. Ce qui, sur plusieurs générations, fera évoluer le cheptel soit vers un progrès morphologique, soit vers un progrès des caractéristiques comportementales, soit vers un chien moyen. Le "Bon et le Beau" certes, mais pas pour une moyenne finalement décevante... Alors certes, en sélectionnant avant tout le caractère et en dernier la morphologie, il est peu probable que votre chiot des Chasseurs d'Ombre gagne un jour un grand prix de beauté (quoique... Pandore, la base de ma lignée, a été vice-championne de France beauté en 2008, à l'âge de presque 9 ans!). Et les cotations de mes reproducteurs prouvent que, sans être celle d'un champion de France, leur morphologie est plus qu'acceptable, car si les "chiens de beauté" ne sont pas tous trouillards (encore heureux!), les "chiens de travail" ne sont pas tous moches non plus, bien au contraire!

Pour une famille sportive et active qui cherche un compagnon de tous les jours, vif, endurant, courageux, loyal, etc, je conseillerai une lignée travail en arrêtant son choix sur un chiot plus malléable et moins passionné de mordant. Pour un utilisateur, s'il veut avoir la moindre petite chance de retrouver des aptitudes toujours très difficiles à sélectionner, la lignée de travail est indispensable, aussi bien en mordant que pour d'autres sports comme l'agility ou l'obéissance, où la disponibilité au dressage, les capacités d'apprentissage, la rapidité d'exécution et l'endurance sont des critères de choix. Enfin, pour une famille qui cherche un Beauceron flegmatique pour faire des aller-retour entre le jardin et le canapé, je conseillerais une autre race...

Je précise cependant qu'un Beauceron de travail, fidèle aux critères de sélection ancestraux, est un chien qui ne doit pas être mis entre toutes les mains. Il a besoin d'un maître qui sache le hiérarchiser, et surtout  besoin d'une activité physique importante et régulière, associée de préférence à du dressage. Les activités qui lui permettent de se défouler ne manquent pas, et sont nécessaires au bonheur du chien et à son équilibre caractériel, donc à celui de son maître.

La nature ne donne pas tout au même... ou si rarement!

Ma priorité dans les critères de sélection est donc la suivante : caractère et aptitudes au travail, absence de tares (dysplasie notamment sur laquelle j'effectue une sélection très rigoureuse en utilisant le pennhip à chaque fois que c'est possible) et enfin morphologie.

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