Comparaison des différentes épreuves sportives de défense

Environnement (Terrain ; HA ; autres intervenants ; accessoires et diversions) - Exercices (sauts ; obéissance ; mordant ; pistage ; mise en place, commandements obligatoires et différences de notation ; races autorisées)

Environnement : le terrain et les intervenants

Le terrain

En Ring, Mondioring et R.C.I., le terrain sur lequel se déroulent les épreuves est de type terrain de foot, c’est à dire un terrain plat, non dur (ni pavé ni macadamisé), si possible nu, et délimité par une clôture. Leur surface est toujours sensiblement la même (2000m2 au minimum pour le ring, 2400 m2 minimum et 5000 m2 maximum en mondioring,) ils comportent des caches (au moins six en ring) qui servent à la recherche de l’homme d’attaque et à l’absence du maître. Ces cachettes peuvent être d’aspect différent selon les matériaux utilisés pour leur construction sui peuvent être variés, leur taille étant strictement standardisée. Elles se trouvent toujours à une distance minimum de 2 mètres du bord du terrain pour permettre des sorties franches de l’homme d’attaque, sont en forme de U ou formées de deux panneaux à angle droit, et sont percées afin de permettre au conducteur d’observer le travail de son chien dans les exercices où celui-ci est seul (garde d’objet, absence du maître). Le terrain toujours identique intervient dans le conditionnement du chien, qui le reconnaît, et se met psychologiquement au travail. Il n’aura donc que très rarement voire jamais le réflexe de mordre un agresseur en dehors d’un terrain du même type

Type de tracé de terrain de ring

Ourse Hilda de la Roche St Secret

Malgré la standardisation du terrain et donc la très grande ressemblance des terrains d’entraînement et d’épreuves, il est tout de même important, au cours de l’entraînement du chien, d’effectuer des changements de terrain, qui consistent à l’entraîner par exemple dans un club voisin de celui habituel. Ainsi le chien assimilera qu’il ne doit travailler que sur ce type de terrain, mais qu’il ne s’agit pas toujours du même endroit. Un manque de changements peut en effet perturber le chien, qui fera une moins bonne prestation le jour du concours.

En campagne par contre, les épreuves se déroulent sur un terrain de très grande surface (minimum 3 hectares), qui varie à chaque fois, et peut être vallonné, comporter des bois, et toujours une pièce d’eau ou une rivière, ainsi que des habitations ou tout autre construction. Les conditions sont donc plus proches de celles de la vie courante, et le chien peut se retrouver en situation de travail n’importe où. Il est donc susceptible de répondre, à ce qu’il considère comme une agression par une attaque, n’importe où c’est à dire également dans la vie courante.

Pour les épreuves de pistage de R.C.I. et de campagne, elles s’effectuent en terrain varié pouvant être herbeux ou cultivé, et comportant selon le niveau des pièges tels qu’un fossé à traverser par exemple. Le terrain varie donc à chaque fois. En raison de la grande surface nécessaire pour tracer la piste de chaque concurrent, les terrains de pistage sont souvent situés à distance de celui où se déroulent les autres épreuves.

terrain de mondioring

Les Hommes assistants

L'HA de R.C.I.

En ring, mondioring et campagne, l’homme d’attaque est équipé d’un costume comportant une veste et un pantalon. La morsure est donc possible sur la totalité du corps, qu’il s’agisse des jambes, des bras, de la poitrine ou encore du dos.

En R.C.I., l’homme d’attaque est équipé d’une manche renforcée qu’il porte au bras, le chien mord donc exclusivement le bras et s’il se retrouve face à un homme d’attaque de ring par exemple, il le mordra également uniquement au bras. Le passage d’une discipline à l’autre peut donc nécessiter un apprentissage, car en ring, mondioring et campagne, les esquives de l’homme d’attaque sont fréquentes et difficiles à maîtriser pour le chien lors de prise au bras .

L'HA de ring en costume, ici Michel Burnet faisant mordre U'Shamane Pandore des Chasseurs d'Ombre

 L’existence d’un costume ne pouvant être retiré par l’homme d’attaque implique que la cessation d’attaque est apprise au chien dès le début, puisque l’exercice s’arrête forcément sur une cessation. En R.C.I. par contre, elle est enseignée plus tard, puisque la fin de l’exercice se fait par récompense du chien en le laissant gagner la manche.

 En campagne il existe également une épreuve d’attaque sur civil, le chien portant une muselière est lancé à l’attaque sur une personne non vêtue d’un costume ou d’une manche. Les chiens de campagne ne sont donc pas, contrairement aux autres épreuves, conditionnés au mordant sur un costume spécial ou une manche. Ils sont donc susceptibles de mordre également un civil qui agresserait leur maître. Ce n’est pas le cas des autres disciplines où c’est la vue du costume ou de la manche qui intéresse et excite le chien.

 Au cours d’un concours de ring, les hommes d’attaque sont au nombre de deux et se relaient sur les exercices, mais les deux interviennent pour chaque chien et pour les mêmes exercices dans un but d’équité entre les concurrents. En plus du costume, ils utilisent certains accessoires standardisés également : un bâton en bambou, long de 60 à 80 cm, fendu en croix sur les ¾ de longueur environ, et d’un pistolet d’un calibre obligatoirement de 6 ou 9 mm, triple charge, et chargé à blanc. Le bâton s’utilise pour frapper le chien à certains endroits non douloureux du corps, comme les côtes, pour tester son courage, et le pistolet, utilisé en l’air avec un angle de 45° en direction du chien, pour vérifier l’absence de peur du coup de feu et son courage également. Dans les autres disciplines, le pistolet chargé à blanc est également utilisé. En R.C.I., le bâton de l’homme d’attaque est en fait un jonc souple.

Autres intervenants

En Ring, les seules personnes présentes sur le terrain sont le conducteur du chien, les juges, les hommes d’attaque, et les personnes dites « de corvée » qui interviennent pour modifier la tailles des obstacles, lancer les appâts, …

En R.C.I., d’autres personnes peuvent être mises à contribution, comme lors de l’exercice d’obéissance où le chien doit traverser un groupe de personnes en mouvement sans se laisser perturber par leur présence, et bien sûr sans les agresser.

En mondioring, des personnes ont pour rôle de détourner l’attention du chien, par exemple lors de l’absence du maître, et tous les coups sont permis comme l’utilisation d’autres animaux. De plus, pour certains exercices, le chien est confronté simultanément à plusieurs hommes d’attaque, un seul ayant pour mission d’agresser le maître et devant donc être attaqué par le chien, l’autre étant là pour détourner l’attention du chien de son maître et du véritable malfaiteur.

Accessoires et diversions

Le Ring est la discipline la plus standardisée, nous l’avons vu pour le terrain et les personnes y intervenant, c’est également le cas pour les accessoires. A ce niveau, la situation est la même en R.C.I. Les accessoires éventuellement utilisés, comme le panier de la garde d’objet du Ring par exemple, sont standardisés au même titre que les épreuves, et sont strictement identiques à chaque fois, de même que les objets servant au rapport. Pour l’objet à garder, il s’agit d’un panier aux dimensions réglementaires. Pour le rapport d’objet, peuvent être utilisés des gants, des chaussettes, un étui à lunettes ou un mouchoir éventuellement noué. En R.C.I., les objets utilisés pour les franchissements d’obstacles sont encore plus standardisés (en dehors des objets dits « personnels » et donc fournis par le conducteur) : il s’agit d’haltères sont le poids varie avec le niveau des épreuves.

Nioki, attaque avec accessoires

En mondioring et campagne, la situation est différente puisque chaque concours est organisé selon un thème. En mondioring, le terrain est agrémenté de décorations en tout genre variant avec le thème, l’objet servant à la garde est également en rapport avec ce thème, de même que ceux du rapport. En revanche, les hommes d’attaque gardent un costume classique, de même que les intervenants sur le terrain. Ils sont par contre armés de divers instruments de diversion sur une des attaques, qui a pour but de perturber le chien et l’empêcher ainsi d’assurer sa prise. En campagne, plus c’est varié et plus c’est bien… ! Les hommes d’attaque comme les intervenants sont déguisés selon le thème, ce qui fait que l’on peut y voir un homme d’attaque avec un nez rouge, ou encore un juge coiffé d’une perruque poudrée Louis XVI, tandis que le maître est emporté en chaise à porteurs pour l’exercice de l’absence !

Recherche en mondioring

Syrah Leone de la Forêt Vilcena à Yves Monicault Syrah Leone de la Forêt Vilcena à Yves Monicault Syrah Leone de la Forêt Vilcena à Yves Monicault, défense du maître Syrah Leone de la Forêt Vilcena à Yves Monicault, absence debout

Les objets utilisés sont aussi tous plus variés les uns que les autres, allant du classique panier à la bicyclette par exemple, et ceux du rapport sont fournis non pas par le conducteur comme en ring et R.C.I., mais par le juge, et peuvent être très variés, en relation avec le thème. De plus, les hommes d’attaque peuvent utiliser divers objets pour impressionner le chien lancé à l’attaque, comme un chapeau, journal, parapluie,… Ces « excentricités » en font des disciplines plus agréables à regarder pour le spectateur, car plus divertissantes.

Les exercices : descriptif et comparaison

Ils vont être décrits tels qu’ils sont exécutés lors des épreuves de ring, puisque c’est la discipline la plus pratiquée, les différences éventuelles étant précisées ensuite.

Les sauts

Ce sont les premiers exercices, le chien devant être au maximum de sa forme pour les réussir. Pour les réaliser, on utilise les qualités de sauteur intrinsèques du chien, mises en évidence grâce aux obstacles. Ils s’effectuent dans l’ordre choisi par le conducteur, qui l’indique au juge lors de la présentation. Chaque conducteur a droit à trois essais, et peut choisir l’amplitude qu’il désire. A chaque saut réussi il peut faire augmenter la difficulté pour tenter d’atteindre le maximum, mais en cas d’échec il ne peut ni faire augmenter ni faire diminuer la taille de l’obstacle.

Rouanne de S'ils te Mordent, mords-les à Stéphane Miry, au fossé de ring - Le saut en longueur : le chien est placé dans la position et à la distance de l’obstacle que le conducteur désire, et il doit franchir l’obstacle sans faire basculer la claie qui se trouve à son extrémité. En Campagne, le saut en longueur est effectué au-dessus d’une rivière ou d’un fossé, de préférence naturels mais pouvant être creusés pour l’occasion. Le chien doit franchir cet obstacle à l’aller et au retour, trois essais étant autorisés dans les deux sens, sauf si le chien traverse à pied ou à la nage (essai éliminatoire).
U'Shamane Pandore des Chasseurs d'Ombre, haie de ring Tixie Pandore des Chasseurs d'Ombre à Vanessa Lenormand, haie de ring

- La haie : le chien doit la franchir sans toucher à l’aller et au retour, ayant été remis en place entre les deux sauts. Il dispose de 3 essais retour par aller réussi. En Campagne, 3 essais sont autorisés à l’aller comme au retour. Le saut en hauteur s’effectue par-dessus un grillage ou un treillage, et/ou une haie ou une barrière intégrées au décors et barrant un passage. En R.C.I., le franchissement de la haie est couplé à un rapport d’objet.

Haie de RCI

Roc Blue du Souvenir de Varof à Nicole Leynaert, palissade de ring

- La palissade : il s’agit là aussi d’effectuer un aller et un retour, le chien devant être remis en place entre les deux. Pour le retour, trois essais sont accordés par saut d’aller effectué. En Campagne, les différences avec le R.C.I. résident dans l’intégration de l’obstacle, mur ou palissade, au décor, et les trois essais à l’aller et au retour qui sont accordés.

La palissade est un exercice difficile, qui demande un gros effort au chien, et peut poser des problèmes articulaires en cas de mauvaise réception. En mondioring, seul l’aller est demandé, une planche inclinée facilitant la redescente de l’autre côté de l’obstacle.

En R.C.I., la palissade (couplée à un rapport d’objet) est constituée de deux planches inclinées dormant un « A » ).

Les franchissements d’obstacles peuvent être couplés à une attaque dans les épreuves de campagne, l’homme d’attaque étant dissimulé jusqu’à la réussite du saut par le chien, qui perd les points du saut et de l’attaque en cas d’échec à l’aller.

 

Ourse Hilda de la Roche St Secret, palissade de RCI
Syrah Leone de la Forêt Vilcena à Yves Monicault, saut de grillage en campagne

Sania de la Caste du Clos Thomas, à la finale RCI 2006

L'obéissance

Tixie Pandore des Chasseurs d'Ombre, à Vanessa Lenormand, rapport d'objet lancé

-  Les rapports d’objets : ils sont conformes au règlement, et fournis par le maître qui les garde au fond de ses poches, ils ne doivent en aucun cas dépasser. Pour le rapport lancé, le maître lance un objet. Sur ordre, le chien va le chercher et le remet entre les mains dans son maître, sans le mâchonner ni le laisser tomber. Le rapport au vu consiste à laisser tomber, pendant une marche, au pied un objet que le chien doit aller spontanément ramasser et rapporter, ceci avant que le conducteur ne dépasse la ligne des 30 mètres. Pour le rapport à l’insu, le principe est le même sauf que le chien est sensé ne pas avoir vu l’objet tomber, et ne va le chercher qu’après ordre de son maître. Un autre objet, n’appartenant pas au maître, peut être placé à coté, le chien devant ramener le bon objet. Pour ces deux exercices, la plupart des chiens sont conditionnés à ramasser immédiatement l’objet tombé de la poche gauche (coté où marche le chien, destiné au rapport à vu), et à ignorer jusqu’à l’ordre tout objet tombé de la poche droite (rapport à l’insu), même s’il l’a parfaitement vu tomber. Les rapports d’objets au vu et à l’insu sont une spécificité du ring, ils n’existent pas dans les autres disciplines.

Rapport d'objet en mondioring
Identification du rapport à l'insu en ring

En mondioring, l’objet est fourni par le juge et peut être absolument tout et n’importe quoi. Il s’agit d’un rapport d’objet lancé. Un autre exercice est ajouté : le maître confie au juge un bâtonnet de bois marqué portant son odeur, le juge va le placer au milieu d’autres identiques et le chien doit sur ordre aller le chercher et rapporter le bon à son maître.

En R.C.I., il existe un rapport d’objet lancé sur le même principe, les autres rapports s’effectuent couplés au saut de haie et au franchissement de palissade.

En campagne, il existe deux rapports à l’eau, les objets (flottant) étant lancés par le conducteur (rapport au vu) ou par le jury (rapport à l’insu) dans une pièce d’eau.

-  Absence du maître : le chien est placé en position assise ou couchée à un endroit précis, et le maître s’éloigne jusqu’à un point hors de sa vue, où il reste jusqu’à décision du juge (60 secondes). Le chien ne doit pas bouger, et rester indifférent à ce qui l’entoure. Le principe est identique en campagne. En mondioring, l’absence du maître s’effectue selon le même principe qu’en ring, sauf que le chien est soumis à une diversion par le jury, qui ne doit jamais prendre la forme d’une agression.

En R.C.I., cet exercice s’effectue pendant les exercices d’assouplissement d’un autre concurrent : le chien est mis en place avant le commencement, et repris par son maître à la fin. Il ne doit pas bouger pendant toute la durée des exercices, et ne pas tenir compte du travail de l’autre chien. Son maître reste dans son champ de vision, mais la durée de l’immobilité est bien supérieure que dans les autres types de concours.

-  Refus d’appâts : il s’agit de produits alimentaires que le chien doit refuser de prendre en l’absence de son maître, d’un volume suffisant pour être visibles, mais pas plus gros que le poing.. Ils peuvent être posés au sol ou jetés par une tierce personne, ainsi que disséminés le long du parcours, en dehors des zones d’élan et de réception, et à plus d’un mètre du départ de n’importe quel exercice. En travail pratique en campagne, les appâts sont uniquement lancés, jamais disséminés sur le parcours. Cet exercice n’existe pas dans les épreuves de R.C.I.

Appâts lancés en ring
Tixie Pandore des Chasseurs d'Ombre à Vanessa Lenormand, suite muselée de ring

-  Les suites au pied: Le chien muni d’une laisse et d’un collier non strangulant doit suivre son maître sans tirer, traîner ou s’écarter, sur un itinéraire comportant deux changements de direction, et deux arrêts du maître devant entraîner l’arrêt spontané du chien. La suite sans laisse s’effectue sur le même principe, mais le chien est muselé, et comme son nom l’indique débarrassé de laisse. Le chien doit obéir de la même façon que s’il était muni d’une laisse, et ne pas chercher à se débarrasser de la muselière de quelle que manière que ce soit. L’utilisation de la muselière est spécifique au ring. L’exercice de la marche en laisse, existe seulement en ring et en campagne, dans les autres disciplines la suite s’effectue sans laisse et sans muselière. En campagne et en mondioring, cette suite comporte des changements de direction à droite et à gauche, et parfois un demi-tour, qui doivent s’effectuer sans ordre du conducteur. Le trajet suivi par les concurrents en campagne peut passer entre les spectateurs, ces derniers ne devant pas provoquer le chien.

Ourse Hilda de la Roche St Secret, sociabilité RCI

En R.C.I., la suite sans laisse comporte également une marche en ligne droite au pas de course et au pas lent, ainsi qu’un demi-tour. De plus, des coups de feu sont tirés afin de vérifier l’absence de peur du chien, et le couple maître-chien doit passer sans être perturbé au milieu d’un groupe en mouvement comportant au moins quatre personnes. Ces suites au pied sont compliquées d’un autre type d’exercice : « positions en marche ». Il s’agit de faire, sur ordre vocal bref du maître alors en marche, exécuter un assis, un couché ou un debout, alors que le maître continue d’avancer. Le chien doit obéir immédiatement, et est ensuite soit rejoint par son maître, soit rappelé au pied selon l’exercice et le niveau.

Coucher en marche RCI

-  Les positions à distance : Le chien et le maître son face à face, espacés de 18 mètres, dans une position tirée au sort. Le maître doit faire exécuter, par ordre ou geste, 2 fois chacune des positions (couché, assis et débout), qui doivent être tenues au moins 5 secondes. Le maître rappelle ensuite son chien au pied. En mondioring, la distance séparant le chien de son conducteur varie selon le niveau de 5 à 10m. En campagne, le conducteur doit se trouver dans un rayon de 15 mètres et doit pouvoir observer son chien. Cet exercice n’existe pas en R.C.I..

-  Envoi en avant : Le chien placé, dans une position laissé au choix du conducteur, derrière la ligne de départ, est envoyé « en avant » par son maître, et doit franchir la ligne des 30 mètres. Tout zigzag, crochet ou encouragement du maître est pénalisé, même si ces derniers sont tolérés dans la limite de 4. Une fois la ligne franchie (queue comprise), le conducteur rappelle, sans attendre l’ordre du juge, son chien, qui doit obéir immédiatement.

En R.C.I., le départ de l’envoi en avant se fait au pied en mouvement, et doit se terminer par un couché, après ordre du juge, du chien, que son maître rejoint pour marquer la fin de l’exercice (le conducteur s’est arrêté lors de l’envoi du chien).

En campagne, l’envoi en avant se fait dans l’eau, le chien devant nager le plus loin possible jusqu’à ce que le conducteur, sur ordre du jury, le rappelle au pied.

Le mordant

- Attaque mordante de face au bâton  : le chien et son maître sont placés derrière la ligne de départ. L’homme d’attaque entame une fuite, et au signal de juge se retourne face au chien, à une distance comprise entre 30 et 50 mètres. Le conducteur donne l’ordre d’attaque au même moment. En attendant le chien, l’homme d’attaque prend des attitudes menaçantes, et peut lorsque le chien arrive, esquiver, charger ou ouvrir le barrage. L’attaque doit durer 15 secondes, au bout desquelles, sur signal du juge, le maître rappelle son chien, et l’homme d’attaque s’immobilise. La cessation du chien doit être immédiate, et son retour vers son maître rapide.

En mondioring, le chien doit franchir un obstacle avant d’atteindre l’homme d’attaque. Le but est de tester le courage du chien sur une vitesse ralentie par le franchissement de l’obstacle. Il existe une autre épreuve de mordant spécifique, pour laquelle l’homme d’attaque est équipé d’accessoires ayant pour but de déstabiliser le chien, toujours pour tester son courage.

Ourasi dit Owen à Marie Claire Le Cloarec, attaque de face au baton

Tixie Pandore des Chasseurs d'Ombre à Vanessa Lenormand, fuyante

- Attaque mordante fuyante au bâton : le chien et son maître sont placés derrière la ligne de départ. L’homme d’attaque entame sa fuite, et la continue au signal du juge après lequel le conducteur donne l’ordre d’attaque. L’homme d’attaque peut accélérer ou incurver sa trajectoire pour compliquer la tache au chien. Dès que la prise est faite, il se défend au bâton. Dans le cas où celui-ci décroche, l’homme d’attaque se retourne et continue comme dans l’attaque de face. Au signal du juge et sur ordre de son maître, le chien doit cesser et revenir au pied rapidement, tandis que l’homme d’attaque s’immobilise.

- Attaque arrêtée de face au bâton : son départ est le même que l’attaque de face, puisque le chien doit absolument ignorer à quel exercice il a à faire. Après l’ordre d’attaque, le conducteur doit rappeler son chien, alors que celui-ci est le plus près possible de l’homme d’attaque. Ce dernier doit alors s’immobiliser, et le chien retourner auprès de son maître sans avoir mordu ni même touché.

Nioki en escorte mondioring

- Attaque au revolver avec garde au ferme  : après une attaque identique aux précédentes au cours de laquelle l’homme d’attaque tire trois coups de feu (2 à l’approche du chien, et un une fois la prise faite), le maître, après la cessation effectuée, au lieu de rappeler son chien, lui ordonne de garder. Il doit alors suivre l’homme d’attaque qui se déplace calmement, sans mordre ni s’éloigner de lui de plus de 3 mètres. Puis sur signe du juge, l’homme d’attaque tente une première fuite, qui doit être interceptée par le chien, et enchaînée sur ordre du maître par une nouvelle garde au ferme. La fuite est renouvelée une deuxième fois, après laquelle le conducteur vient désarmer l’homme d’attaque. C’est le signal de fin de l’exercice, avant lequel le chien ne doit pas relâcher sa garde au ferme sous peine d’une troisième tentative de fuite.

En mondioring, le seul exercice comportant une garde au ferme est la recherche et escorte.

Roc Blue du Souvenir de Varof à Nicole Leynaert, escorte de ring

- Garde d’objet : c’est un exercice très complexe. Un panier est remis au conducteur par le juge, celui-ci va le déposer au centre de 4 cercles concentriques et ordonne à son chien de garder, puis va se dissimuler en laissant le chien seul. Sur signal du juge, l’homme d’attaque va chercher à s’emparer du panier. Le chien doit l’empêcher de le faire, sans jamais quitter l’objet, et ne doit mordre que lorsque l’homme d’attaque est sur le point de s’en emparer. Tant que le chien reste immobile, l’homme d’attaque ne doit ni s’arrêter ni reculer. Dès qu’il est mordu, il doit s’immobiliser pour permettre la cessation spontanée du chien. Si elle n’a pas lieu, il peut tenter d’entraîner le chien à distance de l’objet. C’est un exercice difficile pour le chien, qui doit, en l’absence de son maître, garder l’objet et non pas sa place, et ne mordre qu’au dernier moment, sans poursuivre l’homme d’attaque. Le chien, pour mieux protéger son objet, est autorisé à le couvrir de son corps, ou à y mettre les pattes comme on le voie fréquemment. En revanche, il est impératif qu’il morde l’homme d’attaque si celui-ci le touche, et pas qu’il se contente de l’empêcher de le prendre en maintenant sa position.

Mamba à Lydia Marger à la garde d'objet Mamba à Lydia Marger, garde d'objet Garde d'objet de ring, en l'absence du conducteur Garde d'objet de ring
Garde d'objet de mondioring

Si l’objet appartient toujours à une liste positive, en ring, ce n'est pas le cas en mondioring et en campagne. En mondioring l’homme d’attaque peut utiliser des artifices pour distraire le chien, de même qu’en campagne où il peut se servir de tout objet différent de celui à garder, il peut le déposer mais pas à moins de 7m de l’objet gardé, et s’il veut le garder en main il ne doit alors jamais le poser

Garde d'objet de mondioring
Ourasi dit Owen à Marie Claire Le Cloarec, recherche

- Recherche et escorte : le conducteur et son chien sortent du terrain pour permettre à l’homme d’attaque de se cacher derrière une des caches, puis se replacent sur la ligne de départ. A l’ordre du conducteur, le chien s’élance faire le tour du terrain, afin de découvrir l’homme d’attaque. Quand il le trouve, il doit aboyer sans le mordre jusqu’à l’arrivée du conducteur. A ce moment-là, l’homme d’attaque tire un coup de feu et tente une fuite, qui doit être interceptée par le chien. Après la cessation a lieu une deuxième tentative de fuite avec coup de feu, qui doit elle aussi être interceptée par le chien. Après la deuxième cessation, l’homme d’attaque est désarmé, et conduit, le maître se trouvant au moins trois mètres en arrière du chien et du prisonnier. Au cours de la conduite, deux nouvelles tentatives de fuite peuvent avoir lieu. Enfin, le maître laisse son chien garder l’homme d’attaque, et va remettre le revolver au jury. Pendant ce temps et jusqu’au retour du conducteur, le chien ne doit pas relâcher sa vigilance faute de quoi une nouvelle fuite peut avoir lieu. En mondioring, l’homme d’attaque ne peut se dissimuler que derrière des cachettes naturelles, jamais des préfabriquées comme celles utilisées en ring.

Sortie de cache
Ourasi dit Owen à Marie Claire Le Cloarec, garde au ferme

- Défense du conducteur : L’homme d’attaque et le conducteur se rejoignent, se serrent la main et entament une courte discussion puis repartent chacun de leur côté. L’homme d’attaque fait demi-tour, rejoint le conducteur (qui est alors de dos) et l’agresse des deux mains dans le dos. Le chien doit alors mordre spontanément, puis la cessation est demandée et le chien doit garder au ferme. Dans le cadre du brevet, l’homme d’attaque est équipé d’un revolver et tire deux coups de feux afin de tester le chien.

Ourasi dit Owen à Marie Claire Le Cloarec, défense du maîtreRoc Blue du Souvenir de Varof à Nicole Leynaert, défense du maîtreSocrate de la Forêt du Bois Joli à Florence PellegriniRouanne de S'ils te mordent, mord-les à Stéphane Miry, défense du maîtreRoc Blue du Souvenir de Varof à Nicole Leynaert, défense du maître

Si en campagne le scénario de la défense du maître chien démuselé est sensiblement le même, en mondioring le chien peut être confronté pour cet exercice à deux hommes d’attaque, un premier chargé de détourner son attention, et un deuxième agressant réellement son maître. Pour la défense du maître chien muselé, c’est un civil, par opposition à l’homme d’attaque, qui agresse franchement le conducteur, de préférence par l’arrière, le chien devant défendre en donnant des coups de tête ou de pattes, tandis que l’homme continue son agression sur le maître, jamais sur le chien.

- Cas des exercices de mordant en R.C.I.

En R.C.I., les différents exercices de mordant sont enchaînés les uns aux autres selon un scénario établi. Le principe global de déroulement des différents exercices est proche du ring.

L’exercice commence par la quête de l’homme d’attaque, dissimulé à l’insu du chien derrière une cache. En R.C.I. et contrairement aux autres disciplines, le chien doit explorer les caches une à une, dans un ordre précis, en revenant auprès de son maître (mais sans s’arrêter à ses côtés) entre chaque cache. Le nombre de caches à explorer dépend du niveau de l’épreuve.

Quête en R.C.I.

Interception de la fuiteConduite de dos

Une fois l’homme d’attaque découvert, le chien doit aboyer pour signaler sa découverte, sans mordre. Le conducteur le rejoint alors, et rappelle son chien au pied. Le conducteur invite l’homme d’attaque à sortir de la cache pour aller se placer à un endroit précis, puis met son chien couché en garde non loin de lui et s’éloigne. L’homme d’attaque fait alors une tentative de fuite qui doit être interceptée par le chien. L’homme d’attaque s’immobilise alors, et le chien doit le garder au ferme. Pendant la phase de garde, l’homme d’attaque entreprend une attaque sur le chien, qui doit se défendre spontanément, jusqu’à l’immobilisation de l’homme d’attaque qui doit entraîner une cessation du chien elle aussi spontanée. Le conducteur rejoint alors son chien et le remet en position assise. Il donne ensuite l’ordre à l’homme d’attaque d’avancer, et le suit à une distance de 5 pas, chien au pied : c’est la conduite de dos. Pendant cette conduite, l’homme d’attaque agresse à nouveau le chien, qui doit se défendre spontanément et jusqu’à l’immobilisation. Le conducteur rejoint alors son chien qui garde au ferme, le remet en position de base, et désarme l’homme d’attaque. Ils escortent ensuite l’homme d’attaque, le chien étant situé entre ce dernier et le conducteur, jusqu’au juge à qui le conducteur remet les armes confisquée. C’est la fin de la première phase.

Remise des armes confisquées par le conducteur à l'HASania de la Caste du Clos Thomas, finaliste RCI 2006

Le conducteur et son chien se rendent ensuite sur la ligne médiane du terrain, à hauteur d’une cache. L’homme d’attaque sort d’une autre cache et leur fonce littéralement dessus, en poussant des cris et effectuant des gestes menaçants. Quand il se rapproche, le conducteur libère son chien qui doit aller attaquer : c’est l’épreuve de courage. Après immobilisation de l’homme d’attaque, le conducteur donne l’ordre de cessation au chien qui doit garder au ferme, puis ils conduisent par le coté l’homme d’attaque jusqu’au juge, le chien devant être attentif aux mouvements du malfaiteur. Une autre attaque sur le chien a lieu, au niveau RCI3 uniquement.

Epreuve de courage

Le pistage (R.C.I. et campagne)

- pistage de R.C.I. : il s’agit, pour le chien, de suivre une piste tracée soit par son maître (R.C.I.1) soit par une personne étrangère appelée « traceur », plus ou moins vieille, de longueur variable selon le niveau, et comportant plusieurs angles, afin d’y retrouver plusieurs objets abandonnés par le traceur. Le départ de la piste est clairement indiqué par un piquet planté à gauche du départ, et le chien peut pister en liberté ou en longe (10 mètres), selon le choix du conducteur. Les objets sont fournis par le conducteur, doivent être d’usage courant et de dimensions établies (15 cm de long, 5-6 cm de large, 2-3 cm d’épaisseur). Le départ et le pistage du chien doivent se faire calmement, sans aucune précipitation, le conducteur devant pouvoir le suivre au pas, en se maintenant à une distance de 10 mètres avec ou sans longe. Lorsqu’il découvre les objets, le chien peut soit les marquer en position couchée, assise ou débout, soit les ramasser debout ou assis, ou les rapporter à son maître.

Sania de la Caste du Clos Thomas, finaliste RCI 2006

Sania de la Caste du Clos Thomas, finaliste RCI 2006

Sania de la Caste du Clos Thomas, finaliste RCI 2006

- pistage de campagne : selon le niveau, il peut être libre avec rapport d’objet, au trait de limier avec objet et traceur, ou au trait de limier avec objet uniquement. Le pistage libre s’effectue en liberté, le chien devant suivre seul la piste et rapporter l’objet à son maître. Le pistage au trait de limier s’effectue en longe de 10m, le chien devant signaler le ou les objets éventuels sur la piste à son maître. Dans le cas de la recherche du traceur, celui-ci s’est caché à l’arrivée de la piste, après avoir déposé un objet en cours de route. Le chien doit le découvrir et aboyer pour prévenir son maître. Tous ces types de pistes comportent plusieurs angles droits et un aigu.

Mise en place, commandements obligatoires, et différences de notation

En ring, la mise en place, pour chaque exercice, de tous les intervenants, c’est à dire du chien, son conducteur et l’homme d’attaque éventuel, sont strictement codifiées, ainsi que les trajectoires optimales devant être utilisées, un trop grand éloignement pouvant faire perdre des points au concurrent. Les commandements pouvant être utilisés dans chacun des exercices sont également standardisés, une très faible variation étant autorisée pour certains exercices mais l’ordre devant être le même pour tous les exercices du même type. Par exemple, pour le saut le conducteur peut utiliser au choix « saute », « allez » ou « hop » précédé du nom du chien, mais ne peut en changer. Les doubles commandements sont interdits ou pénalisés selon la nature de l’exercice, qu’il s’agisse de commandements vocaux, au sifflet ou gestuels. Certaines parades existent et sont communément utilisées, comme le fait de partir du pied gauche (du côté du chien) pour une suite au pied, et du pied droit (côté opposé au chien) quand celui-ci doit rester en place ; ou la différence de poche d’où tombe l’objet pour les rapports au vu et à l’insu. Au cours des déplacements sur le terrain, le chien doit marcher au pied de son maître comme lors de l’obéissance.

En R.C.I., une grande place est donnée à l’allure du chien, qui doit « obéir sans soumission » ou « se soumettre dans la joie ». Tout chien craintif, lent à revenir, portant les oreilles basses,… bref tout chien ne débordant pas de bonheur au travail sera pénalisé.

Races autorisées à concourir

 

Ring

R.C.I.

Campagne

Groupe 1

Berger Allemand, Kelpie, Bergers Belges, Berger de Beauce, Briard, Berger Picard, Berger des Pyrénées,  Border Collie, Berger Hollandais, Bouvier Australien, Bouvier des Ardennes, Bouvier des Flandres,

X

X

X

Nizziny

X

 

 

Groupe 2

Dobermann, Schnauzer géant, Boxer, Rottweiller, Hovawart

X

X

X

Groupe 3

Airedale Terrier, Staffordshire Bull Terrier

X

X

X

En mondioring, toutes les races sont autorisées, le chien devant être titulaire d’un certificat de naissance. Dans toutes les disciplines comportant du mordant, seuls les chiens inscrits au L.O.F. peuvent obtenir un carnet de travail. Pour cela, ils doivent être titulaires d’un certificat de naissance, mais pas forcément d’un pedigree, ce qui implique que les sujets non confirmables (comme les simples ergots en Beauceron) ne sont pas exclus de ces disciplines sportives.

Depuis le 22 décembre 1999, certaines races auparavant autorisées ont été exclues du travail au mordant. Il s’agit  du Colley, Bearded Collie, Berger Polonais de Plaine, Fila de San Miguel, Schnauzer moyen, Cane Corso, Dogue Argentin, Shar Peï, Dogue du Tibet, Terrier Noir de Russie, American Staffordshire Terrier et English Bull Terrier. Le Berger Hollandais y avait été associé mais a rapidement été réhabilité. Suite à cette publication et en raison du mécontentement compréhensible des utilisateurs de races de cette « liste noire », la SCC a fait légèrement marche arrière en déclarant que tous les chiens appartenant à une race interdite au mordant et ayant obtenu un carnet de travail avant le 01/01/2000 peuvent toujours concourir.

 Les disciplines de défense ont donc de nombreux exercices communs, en plat comme en saut et en mordant. En revanche, il existe certaines différences fondamentales. La place laissée à l’initiative du chien, par exemple, est nulle en ring et en R.C.I., un peu plus importante en mondioring du fait des accessoires et de l’intervention parfois de plusieurs hommes d’attaque, et très importante en travail pratique en campagne. Cette place laissée à l’initiative est donc inversement proportionnelle à la standardisation de l’épreuve, et va expliquer que certaines races y soient plus ou moins avantagées.

Toutes ces disciplines font par contre appel aux mêmes qualités du chien, ces mêmes qualités qu’elles cherchent à mettre en valeur dans un but de sélection. Ceci explique que certains chiens puissent participer au meilleur niveau dans plusieurs disciplines

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