N'y connaissant rien en agility puisque je ne pratique pas personnellement, je me suis permit de recopier ici un article du Dr vétérinaire Alexandre Balzer, pour le magazine L'auxiliaire vétérinaire de mai 2005. J'ai également appelé à l'aide des utilisateurs éclairés, merci à eux...!!!!
Introduction - Qu'est-ce que l'agility - Les concours - La relation maître-chien - L'agility c'est pour qui?- Comment dresser son chien? - Les qualités du chien d'agility - Les Beaucerons qui se sont distingués
"L'agility est une discipline canine sportive qui permet le développement des bases d'éducation et d'obéissance. Elle a pour but de mettre en valeur l'intelligence et l'écoute du chien en le faisant évoluer sur un parcours composé d'obstacles variés. La conduite du chien lors d'une telle épreuve nécessite une entente parfaite entre le maître et le chien. Ils forment alors une équipe indissociable et soudée. Par ce jeu éducatif et sportif, il est possible d'améliorer une intégration dans la société de nos compagnons à quatre pattes
L'agility était au départ un simple spectacle visant à divertir, en 1977, les visiteurs de la plus grande exposition canine d'Angleterre : la Cruft. A l'époque, il s'agissait d'une simple course d'obstacle dont le principe s'apparentait à celui du jumpinh équestre. Cette discipline canine éducative est homologuée par la SCC depuis 1988 et connaît une progression foudroyante depuis une dizaine d'années. Les premiers concours français ont débuté dans les années 90. Actuellement en plein essor, l'agility regroupe près de 15000 pratiquants, dont 4000 participent régulièrement aux concours organisés dans l'hexagone.
Un parcours est composé de différents obstacles qui doivent être franchis par l'animal selon un ordre imposé et le plus rapidement possible. Sur le terrain on trouve : des haies simples, une palissade, un pneu, une balançoire, un tunnel rigide ou souple, une passerelle et un slalom.
Parmi ces obstacles certains sont dits "à zone", car le chien doit impérativement mettre au moins une patte sur une zone peinte en rouge, à la montée et à la descente : la passerelle, la palissade et la balançoire. Le maître doit donc ralentir son chien ou lui apprendre à ne pas sauter ces zones sous peine d'une pénalité.
Le tracé est, bien entendu, laissé à l'entière imagination du juge et comprend de nombreux changements de direction. Certains obstacles peuvent être répétés plusieurs fois.
Le parcours a une longueur de 100 à 200 mètres et comprend de 12 à 20 obstacles. L'objectif est d'amener son chien à passer l'ensemble des obstacles dans l'ordre définit par le juge. Pour chaque parcours, un temps de parcours standard (TPS) est calculé et sert de temps de base, c'est à dire de temps maximum autorisé pour termine le tracé sans pénalité. Le but est donc de réaliser l'ensemble de l'épreuve sans fautes, mais aussi en un minimum de temps. Les fautes sont comptabilisées si le maître touche volontairement son chien pendant l'épreuve, si l'un des éléments de l'obstacle tombe lors du passage du chien, si le chien refuse l'obstacle, le contourne, ou encore si le chien n'a pas posé une de ses pattes dans la zone rouge de l'obstacle.
L'équipe vainqueur est celle qui termine avec le moins de fautes, et en cas d'égalité de fautes, le couple vainqueur est celui qui a été le plus rapide. L'agility est donc avant tout une course d'adresse, la rapidité n'étant pas le critère principal. Ainsi une équipe très rapide avec 10 points (2 fautes) est classée derrière une équipe plus lente n'ayant que 5 points (1 faute).
Les concours (Merci à Laly pour ce paragraphe!)
Pour les concours, le chien doit
être âgé de plus de 18 mois, lof ou non lof.
Il existe 4 épreuves par concours :
- 3 parcours avec zones : open; gpf (grand prix de france); et 1er, 2ème, ou
3ème degré
- 1 parcours sans zones : jumping
Il existe également 4 hauteurs de parcours : A, B, C et D
Toutes les épreuves sont ouvertes aux chiens lof et non lof sauf les 1er, 2ème,
et 3ème degrés réservés aux chiens lof. Le chien est en 1er degré tant qu'il n'a
pas obtenu son brevet d'agility. Pour avoir son brevet, le chien doit obtenir 3
parties c'est-à-dire avoir 3 qualificatifs "excellent" en 1er degré. Ensuite, il
passe en 2ème degré puis éventuellement 3ème degré. Un chien peut rester en 2ème
degré sans forcément passer en 3ème (dans la pratique, peu de maîtres passent
leurs chiens en 3ème degré, même s'ils ont tous les qualificatifs nécessaires).
Pour les épreuves d'open, gpf, et jumping, les chiens de tous niveaux concourent
ensemble, même classement, qu'ils soient en 1er, 2ème, ou 3ème degré.
Les épreuves d'open, gpf, et de 2ème et 3ème degré mènent à des sélectifs puis à
des finales régionales et nationales. Il faut obtenir certains qualificatifs en
concours sous des juges différents en un temps défini (1 an) pour participer aux
sélectifs, puis aux sélectifs, les meilleurs sont retenus pour aller en finale.
Seul le jumping ne mène à rien.
Il existe deux types de pénalités
:
- pénalités pour fautes de parcours
- pénalités pour dépassement de temps (1 point par seconde)
Ces pénalités se cumulent.
Pour les épreuves, les qualificatifs suivant sont décernés :
0 à 5.99 points de pénalités totales = Excellent
6 à 15.99 points de pénalités totales = Très Bon
16 à 25.99 points de pénalités totales = Bon
au dessus de 26 points de pénalités totales = Non Classé
La relation
maître-chien
En agility, le but est de trouver le compromis entre la qualité et la rapidité d'exécution. Il est donc important de trouver le juste équilibre entre ces deux impératifs. Pour obtenir ce compromis idéal, une parfaite harmonie entre le chien et son maître est indispensable.
Le chien doit écouter, comprendre et enregistrer l'ordre donné, la réalisation de ce dernier devant être immédiate. Il est impératif qu'il soit parfaitement attentif aux ordres donnés par son maître et qu'il réagisse immédiatement. Il ne doit pas hésiter et encore moins ignorer un ordre. Vu la rapidité d'évolution sur le parcours, le chien est face à l'obstacle suivant en moins de 3 secondes. S'il y a un changement de direction avec deux obstacles face à lui, le chien doit obéir au moindre ordre ou mouvement de son maître.
Tout l'art du conducteur réside en sa capacité à maintenir l'attention du chien constante. C'est également dans le guidage du chien que la cohésion entre celui-ci et son maître s'exprime. Le maître doit transmette un message clair, concis et précis, directement exécutable par l'animal. |
L'harmonie est donc le produit des qualités de réceptivité du chien et des facultés de communication du maître. Pour obtenir cette parfaite complémentarité en agility, il est nécessaire de maîtriser l'éducation et l'obéissance de base : sociabilité, assis, couché, le rappel, ... Il serait en effet vain de débuter sur un terrain d'agility avec un chien ne connaissant pas ces bases. Quoi de plus frustrant que de tenter de lui apprendre à monter sur la passerelle si le maître passe son temps à essayer de le rattraper!
Les clubs d'agility sont nombreux et permettent à tous les néophytes de goûter les joies de ce sport. Ils permettent bien souvent d'évoluer assez vite, et éventuellement de permettre de sortir en concours. Il faut compter un à deux ans d'entraînement pour être opérationnel lors des épreuves officielles. Évidemment, il faut parfois suivre au départ des cours d'éducation. Avec l'aide d'éducateurs compétents, l'apprentissage du chien et du maître se fait en douceur. L'animal, mis en confiance, familiarisé avec le lieu et l'ambiance, est d'autant plus attentif et assidu.
L'agility est un jeu et le chien doit apprécier ce moment de détente. C'est un loisir utile et agréable pour compenser le manque d'activité, parfaire une éducation de base et souder dans le jeu et le travail la relation maître-chien.
L'agility, c'est pour qui?
Pour tout le monde! Tous les chiens peuvent faire de l'agility, du plus petit au plus grand. Tous les maîtres peuvent pratiquer ce sport, qui demande autant d'attention que d'endurance. La hauteur des obstacles varie en fonction de la catégorie dans laquelle se trouve le chien : catégorie A (jusqu'à 35 cm au garrot), catégorie B (de 35 à 50), catégorie C (plus de 50) et la catégorie D (les grands molossoïdes et les races lourdes, comme le Bouvier Bernois, le Rottweiller, le Montagne des Pyrénées, le St Bernard, etc)
La hauteur des obstacles varie de 30 cm pour la catégorie A à 60 cm pour la catégorie C. Tous les chiens peuvent donc trouver leur place au sein des parcours et la plupart des épreuves sont ouvertes à tous les chiens, inscrits ou non au LOF. L'agility est donc bien un sport ouvert à tous et il est souvent amusant de constater que le plus énervé à 'approche du terrain est le maître et non le chien..."
Comment dresser son chien pour l'agility? (Merci Laly pour ce paragraphe!)
On commence le plus tôt possible à faire découvrir les obstacles au chiot, et en parallèle, il est indispensable de faire de l'obéissance, car il devra connaître l'immobilité (pour le départ), les positions (pour la table), le rappel au pied, le "en avant", le "stop", le "doucement", le "tourne", ... Il doit aussi apprendre le nom de tous les obstacles. Le maître doit apprendre les pivots : c'est comme en équitation, le chien est à main droite ou main gauche, selon les courbes du parcours, et le maître ne doit jamais tourner le dos à son chien, donc il pivote pour le faire passer d'une main à l'autre. Le chien doit apprendre à passer d'une main à l'autre. On travaille ça à vide, sans obstacle, avec de la nourriture à la main (éventuellement en laisse au début), on le fait passer d'une main à l'autre en passant devant lui, il doit être à l'aise des 2 cotés.
On commence les sauts progressivement, d'abord en A, puis B, puis C (pas avant 1 an pour les beaucerons, de toute façon, il faut attendre 18 mois pour les concours). Au début, quelqu'un tient le chiot devant la haie et le maître l'appelle en face en tapant dans les mains, puis on met 2 obstacles, puis 3, puis on fait des angles de plus en plus prononcés, etc ... Idem pour le mur, le pneu et le saut en longueur. Pour le tunnel, au début, on le met droit et court, quelqu'un tient le chiot devant l'entrée du tunnel et le maître l'appelle en face en tapant dans les mains. Puis on l'allonge de plus en plus, puis on le coude à 90°, puis on le met en U, etc ... Idem pour la chaussette. |
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Pour les obstacles à zones (passerelle, palissade, balance) et la table, on travaille à la nourriture. On met un bout de knaki dans la zone de montée et dans la zone de descente (ou on donne à la main), en disant "stop". Le chien se mécanise à ralentir, se stopper (assis ou couché selon la race), ramasser la nourriture, et repartir (étapes qui seront écourtées en concours pour ne pas perdre de temps). On travaille longtemps en laisse. Pour la balance, on amortit sa chute au début pour ne pas qu'elle claque, puis on la laisse descendre de plus en plus vite. |
Pour le slalom, c'est le plus compliqué. Il faut rentrer toujours à la même porte. Le chien en fait pendant des semaines en laisse. Au début, il ne comprend rien, se débat. Un jour, il y a un déclic, le chien a compris qu'il doit onduler. On complique les entrées de slalom : on arrive droit (main gauche puis main droite), puis on arrive légèrement de coté, puis à 90 °, etc. Le chien doit ensuite aller chercher lui même la bonne entrée, où qu'il soit.
C'est long et progressif, au début, beaucoup de travail en laisse. Il faut compter 1 an avec 2 entraînements par semaine pour réussir à enchaîner 20 obstacles. Si le chien se fait peur (ex : tombe de la passerelle, balance qui bascule trop vite et claque au sol, on peut en avoir pour des semaines à rattraper ça). On prend beaucoup de choses à l'équitation et au CSO : barres de réglages au sol pour apprendre au chien à enrouler ses sauts, etc |
Qu'est ce qu'un bon chien d'agility (objectif compétition) ? (Merci Laly pour ce paragraphe!)
Il doit être à la fois rapide, obéissant, en bonne forme physique (les chiens trop gras font tomber des barres), joueur, joyeux, peu sensible, et avoir la "gniake". En effet, au début, c'est du jeu, mais très vite (si on veut progresser), on met une certaine pression sur le chien : il doit être rapide mais respecter les barres et les zones, on le guide à la voix et avec le corps, il doit faire l'obstacle qu'on lui demande et pas celui qu'il aime (ex : tunnel et haie cote à cote, les chiens ont souvent tendance à désobéir pour faire le tunnel). Le principal : la motivation. Les chiens lents que je vois en concours manquent de motivation je pense. C'est la base.
Les Beaucerons qui se sont distingués en agility (liste incomplète)
Jordan de l'Atelier du Peintre à Gérard Mousse,
Maika du Relais des Écuries à Rafael Galvez (Vice championne de France)
Beky Du Domaine Du Bois De Chartres à Bertrand Garbay (Championne d'Aquitaine en 1989, Championnat de France 1989 à Longchamp, Championne d'Aquitaine en 1990, Championnat de France Longchamps 1990)
Pour plus de renseignements : Site de la Commission nationale éducation agility